REVUE ESPRIT
Dans notre numéro d'août-septembre, nous publions deux réactions critiques à la première version du rapport commandé par le président de la République à Joseph Stiglitz sur la mesure de la richesse. Le texte qui suit présente le contenu de ce rapport de manière accessible, par Jean Gadrey et Dominique Méda, membres du collectif FAIR (Forum pour d'autres indicateurs de richesse).
Ces questions font écho à notre dossier de juin, et en particulier à l'article de Dominique Méda sur la bonne mesure du progrès.
La Commission sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social a été créée au début de 2008 sur l’initiative du gouvernement français.
Depuis longtemps, des interrogations croissantes se sont exprimées sur la pertinence des mesures actuelles de la performance économique, notamment celles fondées sur les chiffres du PIB. En outre, la remise en question de ces chiffres vise plus largement leur validité comme mesures du bien-être social, ainsi que du développement durable économique, écologique et social.
En réponse à ces interrogations, le président Sarkozy a décidé la création de cette commission pour examiner l’ensemble des problèmes soulevés. Son but est d’identifier les limites du PIB comme indicateur de performance économique et de progrès social, d’examiner quel supplément d’information est nécessaire pour produire une image plus pertinente, de discuter quelle en serait la présentation la plus appropriée, et de vérifier la faisabilité des instruments de mesure proposés. Le travail de la commission ne se limite pas à la France, ni aux pays développés. Le résultat des travaux de la commission sera rendu public, pour que tous les pays ou groupes de pays intéressés puissent s’en inspirer.
La commission est présidée par le professeur Joseph E. Stiglitz, de l’université de Columbia. Le professeur Amartya Sen, de l’université de Harvard, est conseiller du président. Le professeur Jean-Paul Fitoussi, de l’Institut d’Études Politiques de Paris, président de l’Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE) est coordinateur de la commission. Les membres de la commission sont des experts reconnus, venant du monde universitaire et des organisations gouvernementales ou intergouvernementales, et de plusieurs pays (États Unis, France, Royaume Uni, Inde). Les rapporteurs et le secrétariat sont mis à la disposition de la commission par l’Institut national de la statistique et des études économiques français (Insee), l’OFCE et l’OCDE.