- En premier lieu, ce type de projet est pensé en l’absence d’accident grave. Qu’adviendrait il du réacteur en cas d’accident ? Nous aurions affaire alors à un déchet nucléaire sur lequel il serait très difficile d’intervenir alors que l’immersion des déchets nucléaires est interdite par traité international.
- La vulnérabilité est importante pour deux raisons au moins :
• la fragilité de ligne de transport du courant. Si la ligne venait à être coupée, la sûreté de l’installation dépendrait entièrement des ressources internes durant la phase critique, celle de la mise à l’arrêt, à chaud puis à froid.
• Les difficultés d’intervention en fonds marins depuis l’extérieur (amenée des équipes de maintenance en cas de tempête par exemple) - l’écosystème marin côtier autour de la centrale subira de profondes perturbations en raison du rejet de grandes quantités de chaleur à une profondeur où l’eau est très froide et de gaz radioactifs en routine (C14, tritium, iode).
- Les risques d’actes malveillants, terroriste ou d’une puissance étrangère ne sont pas à exclure et difficiles à contrôler.
- Les petites centrales entrainent évidemment une multiplication des réacteurs nucléaires et donc un risque élevé de dissémination de combustibles fossiles surtout si 200 unités sont commercialisées comme l’envisagent les prévisions les plus optimistes. Ces réacteurs low cost visent des pays qui n'ont pas besoin de nucléaire puisque la plupart possède de conditions climatiques privilégiées où l’électricité solaire a toute sa place et où un mixte éolien offshore/solaire réduirait à peu de chose les besoins de stockage de l’électricité ou les problèmes de défaut de production. Les techniques alternatives sont prêtes et le développement n'a pas besoin d'attendre une dizaine d'années que ces coûteux et dangereux gadgets soient au point.
Yves Lenoir, ingénieur, membre du groupe Energie Développement,
Eric Delhaye, président délégué de CAP21.