Comment Sarkozy a déstabilisé son ex-favorite, avant de lui signifier son prochain départ du gouvernement. Le Président ne peut plus la supporter.
Voici l'analyse d'Antoine Guiral du quotidien Libération :
Virée ! La maternité et son retour au travail cinq jours seulement après avoir accouché n’auront accordé à la ministre de la Justice qu’un petit sursis. Jeudi soir, Rachida Dati a, de fait, été congédiée du gouvernement par le chef de l’Etat. Petit seigneur, il a offert à son ex-favorite une porte de sortie à peine honorable. Elle sera n °2 sur la liste aux européennes en Ile-de-France, derrière Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, et devra quitter son ministère au printemps. Suprême humiliation, un vague strapontin de «conseiller politique» à l’UMP (au sein d’un pool d’une dizaine d’autres) lui a par ailleurs été proposé.
Signe de la violence de sa radiation, elle n’a pas eu un mot de la journée de vendredi pour commenter, ni même simplement confirmer qu’elle acceptait le dessein présidentiel. L’agonie ministérielle de Rachida Dati n’est plus qu’une affaire de semaines. Pour la voir partir au plus vite, le chef de l’Etat a demandé à Michel Barnier de quitter le gouvernement en mars alors que celui-ci répétait ces derniers jours que son départ était pour mai.