Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Revue de presse

Recherche

Prévision Météo

Sites à utiliser ... sans retenue

Corinne Lepage présente sa campagne présidentielle et ses propositions sur le site www.corinnelepage.fr et a créé aussi le site "à vos droits citoyens" avec 10 propositions mises en débat pour renouveler notre constitution et donc le fonctionnement de notre démocratie www.avosdroitscitoyens.fr

Le site sur les gaz non conventionnels et les risques liés à leur exploitation créé par CAP21 : http://deleaudanslegaz.com

23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 13:34

Cette tribune est cosignée par Nicolas Bouleau, mathématicien, spécialiste de l'économie financière, diplômé de l'Ecole nationale des Ponts et chaussées, Dominique Bourg, philosophe à l'université de Lausanne et vice-président de la Fondation Nicolas Hulot, Gaël Giraud, économiste, chercheur au CNRS, et Nicolas Hulot. Une série de personnalités se joignent à cet appel à restaurer le primat du politique sur la toute-puissance des marchés (la liste complète est disponible à la fin de cette tribune).

Présentation1
La débâcle économique et écologique à laquelle nous assistons découle de la perte organisée du contrôle des instances politiques sur les grands choix collectifs. L'idéologie néolibérale qui domine en partie le monde politique est fondée sur la croyance, quasi religieuse, en la toute-puissance des marchés; elle marginalise la sphère démocratique. Or, les conséquences du défaut de régulation, local et global, sont d'ores et déjà dramatiques: les inégalités explosent, les limites des ressources naturelles et la vulnérabilité des grands équilibres qui nous font vivre sont ignorées.
Nous appelons avec force à un éveil des consciences et de la solidarité mondiale, à un sursaut moral de tous. La solution ne peut passer que par le renouveau du civisme et la réaffirmation de la puissance publique.

Au lendemain de l'élection présidentielle, nous appelons:

  • À la reconnaissance des liens qui unissent les enjeux économiques et écologiques. L'ouverture d'un marché mondial de milliards d'individus, avec pour objectif la réduction des protections et régulations, n'a fait que renforcer les inégalités. Les élites politiques, économiques et financières, en captant la quasi-totalité de la richesse produite ont condamné à la misère les paysans du Sud, et au déclassement nombre des populations du Nord. Si les 30 dernières années ont été caractérisées par une croissance de la richesse produite, elles ont aussi connu un creusement des inégalités sans précédent.
  • Dans le même temps, une seconde catastrophe est en train de condamner l'essentiel de la population mondiale à des conditions d'existence nettement dégradées. L'élévation de 4°C de la température durant ce siècle, scénario hautement probable, excéderait nos capacités d'adaptation dans un grand nombre de régions du monde. Cela se traduirait notamment par une chute de la production agricole et alimentaire mondiale. Plus généralement, des ressources raréfiées, un climat de plus en plus hostile, une montée inexorable du niveau des mers, etc. ne faciliteront certes pas les activités économiques!
  • À contrecarrer la puissance court-termiste de la finance mondialisée. Il est temps de contrecarrer l'approche court-termiste des questions d'environnement et de développement. Il faut pour cela renforcer les capacités de régulation de la communauté internationale et lutter à l'échelle des Etats contre l'impuissance du politique. Force est de constater que sur une planète où le commerce est la fin suprême, c'est toujours le moins-disant social et environnemental qui l'emporte. Les biens circulent et sont consommés sans aucune considération, ni pour les conditions de travail des personnes qui les produisent, ni pour leur impact environnemental global.
  • À la condamnation de toute vision opportuniste des changements climatiques. Les données régionales de plus en plus précises fournies par les modèles climatiques rendent possibles des stratégies d'adaptation et d'investissement cyniques. Un petit nombre d'acteurs croit ainsi pouvoir tirer profit, au moins pour un temps, des changements en cours en déplaçant au fur et à mesure des opportunités nouvelles leurs investissements.
  • À une décroissance des flux physiques et à la fin du pillage des ressources naturelles du Sud. Les rapports Nord-Sud ne peuvent pas se limiter à faire envier aux classes moyennes des pays en développement le train de vie actuel des pays riches. Les limites physiques, que nous atteignons aujourd'hui (terres rares et autres minéraux, pétrole conventionnel, etc.) montrent qu'il faut ouvrir d'autres voies. Il est indispensable d'organiser rapidement, en commençant par les pays du Nord et les modes de vie les plus dispendieux, une décroissance des flux physiques sur lesquels reposent nos économies. Il convient de mettre fin au pillage quasi systématique des ressources naturelles du Sud qui prive la majeure partie de la population des conditions de satisfaction des besoins essentiels (eau, énergie, alimentation).
  • À une réaffirmation de la puissance publique pour sortir de la crise par l'écologie. La décision politique est l'unique voie, à condition d'être respectueuse des règles démocratiques, pour définir un intérêt général qui s'est largement lui aussi mondialisé. Elle permettra de mettre en œuvre une série de mesures indispensables pour réussir la transition vers une économie juste et équitable, sobre et soutenable.

Il est urgent:

  • D'imposer des règles environnementales et sociales à l'OMC, afin de faire du bien-être social et du respect des limites de la biosphère les principes fondateurs de l'économie soutenable.
  • De développer des normes financières nationales et internationales contraignantes pour mettre fin aux dérives du système financier et le réorienter vers le financement de l'économie réelle.
  • De concrétiser l'engagement de solidarité vis-à-vis des victimes des crises écologiques et des populations qui souffrent de l'extrême pauvreté, passant notamment par la mise en place du « Fonds Vert pour le climat » décidé à Copenhague, avec des modalités innovantes de financement et de contrôle de l'allocation des fonds.
  • De mobiliser la création monétaire publique pour financer la transition écologique et l'adaptation à un monde naturel en cours de changement rapide, mais aussi pour en finir avec la crise de la dette et revenir à l'équilibre budgétaire pour les dépenses courantes.
  • De faire basculer la fiscalité du travail et de l'investissement vers le prélèvement des ressources, pour asseoir une vraie fiscalité écologique, incitant au changement de comportement.
  • De réformer l'enseignement de l'économie et de créer au sein des universités des programmes de recherche sur de nouveaux modèles économiques et sociaux compatibles avec une consommation décroissante et équitable des ressources.
  • De transmettre par le système éducatif des valeurs civiques, de respect des êtres humains et de la nature, conditions au bien-vivre ensemble.

Face aux dérives collectives d'une société de plus en plus individualiste, nous appelons à rendre son rôle au pouvoir politique, démocratiquement désigné et exercé.

Liste complète des signataires:
Yohan Ariffin (politiste, Université de Lausanne, Suisse)

Christian Arnsperger (économiste, Université de Louvain, Belgique)

Floran Augagneur (philosophe, Sciences Po. Paris, France)

Guillemette Bolens (angliciste, vice-rectrice de l'Université de Genève, Suisse)

Nicolas Bouleau (mathématicien, spécialiste de l'économie financière, Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, France)

Dominique Bourg (philosophe, Université de Lausanne/vice-président Fondation Nicolas Hulot/ Suisse)

Isabelle Cassiers (économiste, FNRS et Université de Louvain, Belgique)

Gauthier Chapelle (biologiste, spécialiste du biomimétisme, directeur scientifique de Greenloop, Belgique)

Eric Duchemin (environnementaliste, directeur de la revue Vertigo, Université du Québec, Montréal, Canada)

Marc Dufumier (agronome, AgroParistech, France)

Benoît Faraco (politiste, Fondation Nicolas Hulot, France)

Augustin Fragnière (environnementaliste, Université de Lausanne, Suisse)

Benoît Frund (géographe, vice-recteur de l'Université de Lausanne, Suisse)

Jean-David Gerber (géographe et politiste, Université de Lausanne, Suisse)

Gaël Giraud (économiste, CNRS, France)

Pierre Henry Gouyon (biologiste, Museum National d'Histoire Naturelle, biologiste de l'évolution, Paris, France)

Marek Hudon (économiste, professeur à la Solvay Business School, Université Libre de Bruxelles, Belgique)

Alain Grandjean (économiste et co-fondateur de Carbone4, FNH, Paris, France)

Gérald Hess (philosophe éthicien, Université de Lausanne, Suisse)

Marek Hudon (économiste, professeur à la Solvay Business School, Université Libre de Bruxelles, Belgique)

Nicolas Hulot (président Fondation Nicolas Hulot, France)

Claire Jaquier (professeure de littérature française, vice-rectrice de l'Université de Neuchâtel, Suisse)

Jean Jouzel (scientifique du climat, IPSL)

Alain Kaufmann (directeur de l'Interface Sciences Société, Université de Lausanne, Suisse)

Etienne Klein (physicien et philosophe, CEA, France)

Pietro Majno (chirurgien, hôpital universitaire de Genève, Suisse)

Jacques Mirenowicz (directeur de La Revue durable, Suisse)

Cécile Ostria (directrice Fondation Nicolas Hulot, France)

Déborah Philippe (sociologue des organisations, Université de Lausanne, Suisse)

Cécile Renouard (philosophe et économiste, Centre Sèvres et ESSEC, Paris, France)

Philippe Roch (ancien directeur de l'Office fédéral de l'environnement, ancien secrétaire d'Etat, Suisse)

Adèle Thorens Goumaz (philosophe, conseillère nationale les Verts /VD, Suisse)

Partager cet article
Repost0
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 16:43

CAP21 prend acte de la composition du premier gouvernement de la présidence de François Hollande.
Deux constats principaux peuvent en être tirés :
Le périmètre du Ministère de l'Ecologie aurait mérité d'englober l'aménagement du territoire et le logement, domaines clés dans la conduite d'une politique cohérente de transition énergétique basée sur l'efficacité énergétique, la sobriété et le développement des énergies renouvelables.
L'ouverture au centre et à la société civile est malheureusement absente dans le nouvel exécutif alors que la situation du pays aurait pu conduire à rechercher une majorité plus large en y adossant les humanistes.

CAP21 suivra avec attention les orientations et les premières mesures du gouvernement dont la responsabilité est immense pour relever les défis économiques, écologiques et sociaux tout en retrouvant le chemin d'une société apaisée, solidaire, juste, dynamique et en confiance.

Partager cet article
Repost0
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 16:18
Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre de François Hollande, a nommé la sénatrice Nicole Bricq ministre de l'Ecologie. Elle hérite d'un ministère rétrogradé en neuvième position et aux attributions révisées.

 mercredi 16 mai 2012, Jean-Marc Ayrault a composé le premier gouvernement de la Présidence de François Hollande. Le maire de Nantes (Loire-Atlantique) et ancien président depuis 1997 du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, nommé Premier ministre mardi à l'issue de la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, a choisi 34 ministres. Le gouvernement nommé ce jour devrait être remanié en fonction des résultats des élections législatives de juin.

Le premier conseil des ministres se tiendra demain. "L'essentiel, et c'est pour cela que le conseil des ministres se réunira demain, c'est de se mettre très vite au travail", a déclaré Jean-Marc Ayrault à l'issue de sa prise de fonction.

Révision du périmètre

Le ministère de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL), du précédent gouvernement devient le ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Le périmètre est donc modifié avec l'attribution des compétences en matière d'Energie et la perte des portefeuilles des Transports et du Logement. Les textes règlementaires de nomination viendront rapidement préciser les domaines de compétence des différents ministres.

Le retour de l'Energie dans le périmètre du ministère de l'Ecologie, marque une évolution notable qui devrait mettre fin à la compétence bicéphale du précédent gouvernement qui voyait Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson intervenir alternativement sur le sujet selon l'angle abordé.

Le nouveau ministre des Transports et de l'Economie maritime est Frédéric Cuvillier, le député-maire socialiste de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Quant au portefeuille du Logement, il revient à la secrétaire générale d'Europe Ecologie - Les Verts, Cécile Duflot, nommée ministre de l'Egalité des territoires et du Logement.

Une spécialiste des finances

Par ailleurs, Nicole Bricq, est promue au titre de ministre, et non ministre d'Etat, confirmant la perte d'influence du ministère intervenue avec la nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'occasion du dernier remaniement gouvernemental d'envergure sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Un recul confirmé par la nouvelle hiérarchie gouvernementale qui place Nicole Bricq en neuvième position. Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie de juin 2007 à novembre 2010, avait occupé la deuxième place et Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de novembre 2007 à février 2012, avait reculé de deux places dans l'ordre protocolaire.

Agée de 64 ans, Nicole Bricq est sénatrice de Seine-et-Marne depuis 2004. La nouvelle ministre est surtout connue pour ses compétences en matière de finances publiques qui lui ont permis de devenir rapporteur générale de la commission des finances du Sénat après le passage à gauche de la chambre haute en 2011. Auparavant, elle a notamment été député, conseillère régionale d'Ile-de-France et conseillère municipale de Meaux (Seine-et-Marne).

Philippe Collet

Notre commentaire CAP21 : Curieux ce choix de Mme Bricq lorsque l'on sait qu'il existe un pôle de compétences autour de la "durabilité" qui a été dévoilé par Le Monde du 16 mai dernier. Pression des Verts, refus du PS de faire une petite place au pole écolo de ce même parti ?

La galaxie verte de François Hollande-LM-16-05-12

Ce qui est encore plus grave c'est ce refus finalement de mise en place d'un vrai ministère transversal, c'est à dire de coordination, conseil, audit, contrôle et information-sensibilisation. Et ce sont ces missions que devrait,  assurer à notre avis, le Ministère du développement durable.
En 2007, les candidats avaient accepté suite à l'initiative de N.Hulot qu'il y ait un vice-premier ministre avec ce type de missions.

Pour finir, il est choquant de constater la disparition totale de la présence d'ingénieurs et scientifiques des sciences de la matière et de la nature. La complexité des domaines (air, eau, sol, écosystèmes, énergie ...) et des interactions et la connaissance des impacts et risques nécessiteraient que les politiques fassent une place à des ingénieurs et scientifiques intègres qui se battent au sein des associations et mouvements politiques pour sauver la planète et le bien commun ! M.E.

Partager cet article
Repost0
11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 16:25
logo-lemonde.jpg" La transition écologique aura sa feuille de route précise "
Pour Marie-Hélène Aubert, chargée du pôle environnement auprès de François Hollande, l'énergie sera le débat majeur.

AUBERT-Marie-Helene2.jpgPendant la campagne présidentielle, Marie-Hélène Aubert a dirigé le pôle "Environnement, développement durable et énergie" auprès du candidate socialiste. Membre du PS, elle a commencé à travailler avec François Hollande à l'été 2009 après avoir quitté les Verts. De 1997 à 2002, elle a été députée d'Eure-et-Loir. Elle présente au Monde le projet écologique du président élu.

Dimanche 6 mai, à Tulle, François Hollande a rappelé l'urgence à mener la " transition écologique ". Comment la définissez-vous ?
Nos modes de développement et de consommation ne sont pas durables, car ils mobilisent trop de ressources naturelles. Je pense aux énergies fossiles en particulier, qui contribuent au réchauffement climatique. Nous rejetons aussi énormément de déchets et nos ressources en eau sont fragiles. Nous devons veiller à les préserver.

L'objectif est de définir un nouveau modèle de développement écologique, mais aussi social : il faut intégrer ce surcoût que produit l'exigence environnementale dans une politique de redistribution. Il ne doit pas y avoir de contradiction entre le social et l'écologique. Il ne s'agit pas d'une rupture brutale, imposée d'en haut mais au contraire d'un processus démocratique. Nous devons prendre le temps d'examiner toutes les données, d'en débattre afin d'élaborer la meilleure feuille de route, le meilleur compromis possible pour cette transition.

Vous relancez un Grenelle de l'environnement ? Quel bilan d'ailleurs en faites-vous ?
Nous avons auditionné nombre d'acteurs du Grenelle afin de savoir ce qui, selon eux, méritait d'être conservé ou amélioré.

Notre philosophie est de placer le dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social. C'est pourquoi nous organiserons une " Conférence environnementale " à six : les cinq du Grenelle - Etat, ONG, syndicats, collectivités locales, entreprises - , auxquels viendront se joindre des représentants du Parlement, car le lien avec les élus a été un des problèmes dans la mise en oeuvre du Grenelle.

Nous souhaitons aussi établir une régionalisation du processus de dialogue. Il faut sortir des réunions de salon dans les ministères et traiter plutôt de ces problématiques au niveau des régions qui ont toutes leurs spécificités.

Nous fixerons, bien sûr, un agenda. Il est impossible de traiter tous les sujets à la fois. Des priorités sont nécessaires.

Et le bilan du Grenelle ?
Le dialogue transversal a bien fonctionné, mais rappelons que cette idée était celle des ONG. Elle n'avait pas germé d'un seul coup dans la tête de Nicolas Sarkozy. Malheureusement, ce dialogue n'a duré que quelques mois. On a abouti à une loi Grenelle I, assez consensuelle. En revanche, le processus a commencé à pécher avec la loi Grenelle II, dont la publication des décrets a traîné en raison du poids des lobbies concernés par telle ou telle mesure.

Allez-vous en faire l'audit ?
Oui, car nous avons besoin d'une synthèse claire pour bien hiérarchiser nos priorités d'action.

Quelles sont ces priorités ?
François Hollande a fait de la transition énergétique un enjeu prioritaire. C'est la première étape que nous mènerons au sein de la Conférence environnementale. Le nucléaire, qui avait été exclu des sujets du Grenelle, y sera traité.

Concrètement, le débat sur l'énergie devrait être lancé à l'automne et durera au moins six mois. Il donnera lieu à une loi votée au printemps 2013.

Il nous faut d'abord constituer un comité national organisateur dont l'indépendance ne pourra pas être contestée, et qui recevra une lettre de mission précise.

Pour autant, un certain nombre d'objectifs ont d'ores et déjà été fixés comme la mise aux normes énergétiques d'un million de logements par an (600 000 dans le parc ancien et 400 000 dans le neuf) ; la sobriété énergétique ; l'essor des énergies renouvelables (etc.). Concernant ces dernières, je peux vous dire que nous n'attendrons pas l'été 2013 pour réinstaurer un cadre réglementaire stable, visible et incitatif pour l'ensemble des filières (photovoltaïque, éolienne, etc.). Tous les acteurs le réclament. Il y a énormément d'emplois en jeu. Mais il ne s'agit pas de grever les finances de l'Etat.

Est-ce que la France a les moyens de faire face à la concurrence chinoise avec des subventions qui pèseront sur le budget du pays ?
Pas question de créer une économie subventionnée ad vitam aeternam. Ces filières sont naissantes, elles ont besoin d'un soutien transitoire. Certains acteurs industriels estiment qu'elles pourraient être rentables et compétitives d'ici à 2017. La France a des atouts, du savoir-faire, et nous encouragerons la recherche et l'innovation. Et la filière solaire, ce n'est pas uniquement la fabrication des panneaux.

Quels sont les autres dossiers urgents, selon vous ?
La biodiversité, l'eau, l'agriculture durable. Il faut une méthode de concertation qui nous permette d'avancer vraiment et de sortir d'une logique de confrontation entre écologistes et agriculteurs.

Même avec la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) qui a montré, ces derniers mois, son hostilité à toute contrainte environnementale ?
Les choses bougent sur le terrain. Il faut s'appuyer sur les initiatives locales pour faire évoluer les états d'esprit. Le monde agricole a besoin de reconnaissance. Beaucoup de ses filières sont en crise.

Une réforme de la politique agricole commune (PAC) est en cours. La France peut avoir, dans ce domaine, une position forte pour que les pratiques vertueuses soient valorisées, soient " payantes " dans tous les sens du terme.

Quel serait, selon vous, le périmètre idéal du futur ministère de l'écologie ? Faut-il par exemple lui adjoindre l'agriculture ?
Cette question est du ressort du chef de l'Etat et de son futur premier ministre, qui sera d'ailleurs en charge du dossier de la transition écologique. Mais il est clair que nous aurons besoin d'une transversalité très forte.

Comment allez-vous financer cette transition écologique ?
Plusieurs pistes existent. La réforme fiscale annoncée par François Hollande aura un versant écologique important avec l'instauration de bonus-malus, du principe pollueur-payeur et d'une réflexion sur l'évolution du financement de la protection sociale qui pourrait à terme notamment s'appuyer sur la création de taxes sur les différentes sources de pollution.

La réduction progressive des niches fiscales défavorables à l'environnement sera aussi une source de revenus. De même que la mise aux enchères, le 1er janvier 2013, des quotas de CO2 sur le marché européen. Il est important de penser la transition énergétique à l'échelon européen, et c'est aussi à ce niveau que des fonds devront être mobilisés.

François Hollande est, comme Nicolas Sarkozy, partisan d'une instauration d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe. L'Union doit-elle s'armer contre le dumping environnemental des pays en développement ?
L'Europe doit se protéger contre le dumping social et environnemental. Elle ne peut pas avoir un haut niveau d'exigences environnementales et laisser ses portes ouvertes à la production de pays qui ne respectent pas ces mêmes normes.

Pour que cette demande de réciprocité soit acceptable, il faut que les pays riches assument aussi leurs responsabilités vis-à-vis des pays pauvres en augmentant leurs aides pour les accompagner dans un modèle de développement durable.

Propos recueillis par Marie-Béatrice Baudet et Laurence Caramel

Article paru dans le Monde du 9 mai 2012.

Partager cet article
Repost0
3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 12:20

Le 28 janvier 2012, lors de son 36e congrès, Corinne Lepage, comme 6 autres candidats aux élections présidentielles, nous a préciséquelles propositions elle souhaitait retenir de notre Appel des 3000. Découvrez son intervention face aux militants du mouvement. Indépendante de tout parti politique, France Nature Environnement souhaite que chaque candidat s'engage sur la voie du Contrat environnemental.


Partager cet article
Repost0
7 juillet 2011 4 07 /07 /juillet /2011 20:35
A l'invitation de l'Association des lecteurs d'Alternatives économiques, Eloi Laurent, économiste à l'OFCE, auteur de Social-écologie (Flammarion) et Bernard Perret, ingénieur et socio-économiste, auteur de Pour une raison écologique (Flammarion), ont confronté leurs conceptions de ce que devrait être une politique écologiste.

A première vue, écrivait Denis Clerc dans sa comparaison entre leurs deux livres, les deux auteurs paraissent plus s'opposer que se rejoindre, l'un (Eloi Laurent) croyant aux capacités de l'économie à relever le défi et à inverser le cours des choses ; l'autre (Bernard Perret) n'y croyant pas. Pour Eloi Laurent, l'effet écologique du développement économique "dépend du niveau des inégalités, et donc du niveau d'exigence démocratique des sociétés et des gouvernements". La démocratie rend possible la défense d'un bien public commun à tous ; de moindres inégalités rendent acceptables le financement des investissements nécessaires en faveur de l'environnement et la mise en place d'institutions favorables au développement soutenable (la taxe carbone, par exemple).  L'approche de Bernard Perret semble aux antipodes : " Entre l'économie et l'écologie, quoi qu'on dise, la guerre est ouverte et permanente. " La raison économique, en poussant à une croissance infinie et en laissant penser que le système des prix permettra d'éviter le pire, est devenue déraison : " Aucune percée scientifique n'est en vue qui permettrait de desserrer suffisamment les contraintes environnementales pour nous dispenser d'importants efforts de sobriété. " Il nous faut donc un nouveau cadre de rationalité, qui ne peut être qu'écologique, de sorte que toutes les décisions soient prises en compte en fonction des limites de la biosphère."

Les deux auteurs ont présenté leur ouvrage respectif, en essayant de distinguer ce qui les rapproche et ce qui les distingue. (...) Lire la suite

Partager cet article
Repost0
21 juin 2011 2 21 /06 /juin /2011 07:54

J.Gadrey3Dans son livre «  La voie », Edgar Morin revient à juste titre sur l’une de ses grandes idées : nous vivons (aussi) une crise de la connaissance dont une raison majeure est le morcellement des savoirs et de l’expertise alors que la situation, et notamment la crise écologique, exigerait une pensée de la complexité et de la « reliance » des savoirs, ainsi qu’une mobilisation conjointe de l’expertise instituée et de l’expertise citoyenne ou profane.

L’une des manifestations de cette crise cognitive est la domination de l’économie et des économistes dans nombre d’instances chargées de penser l’avenir : retraites, accompagnement des personnes fragiles de tous âges, soutenabilité écologique et sociale, indicateurs de « bien-être » ou de bien vivre durable…

Les-chemins-de-la-transition.jpgAvec le livre collectif « Les chemins de la transition » (éditions Utopia, avril 2011, 9 euros pour 280 pages, un prix particulièrement soutenable) coordonné par Thomas Coutrot, David Flacher et Dominique Méda, nous sommes enfin sur le chemin d’une transition de la pensée de la crise et de ses voies de sortie. Il s’agit certes d’analyses non intégrées au sein d’un schéma commun - c’est pour l’instant impossible et ce serait prématuré - mais elles sont complémentaires et « reliées ». C’est d’autant plus stimulant que l’on y trouve, 1) d’une part, des contributions françaises et étrangères (8 sur 21 des auteurs sont étrangers, avec pour l’instant une limite dans l’absence de contributeurs du Sud) ; 2) d’autre part une proportion non négligeable de femmes (un quart, c’est une « transition » pour aller plus loin…) ; 3) enfin, une réelle pluralité des « disciplines », avec « seulement » 9 économistes, presque autant de sociologues et philosophes, et des non universitaires. Et franchement, un tel croisement des approches change tout pour penser « un autre modèle de développement » au-delà du libéral-productivisme dénoncé par tous les contributeurs. (...) Lire la suite

NdlR Jean GADREY, 65 ans, est Professeur émérite d'économie à l'Université Lille 1. Ses domaines de recherche sont la « Socio-économie des services » et les « Nouveaux indicateurs de richesse », titres de deux livres récents publiés à La Découverte, coll. Repères.

S'y ajoute le thème des inégalités, objet d'un essai "En finir avec les inégalités" (Mango, 2006). Il est membre du CNIS (Conseil National de l'Information Statistique). Il publie régulièrement des articles ou tribunes dans Alternatives économiques, Les Cahiers français, Politis, et Le Monde.

Jean GADREY travaille  au sein de la commission sur les nouveaux indicateurs de richesse économique créée depuis un an, sous la co-direction de Joseph STIGLITZ et  Amartya SEN, et avec pour coordinateur Jean-Paul FITOUSSI, pour la mise au point de nouveaux indicateurs de progrès économique et social supposés supplanter le Produit  Intérieur  Brut (PIB) et sa croissance. Il a publié en octobre 2010 un ouvrage qui a rencontré beaucoup de succès : Adieu la croissance. Bien vivre dans un monde solidaire, aux Editions Les Petits Matins.

Partager cet article
Repost0
20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 09:17

Oil-Man.pngIl est temps de se réveiller : l’ère des ressources abondantes et de la baisse des prix est finie pour toujours.Tel est l’avertissement lancé par lun des analystes financiers les plus respectés de la planète, Jeremy Grantham. A la tête du fonds d’investissements GMO de Boston, gestionnaire de plus de 100 milliards de dollars de capitaux, M. Grantham estime que la croissance de la demande mondiale de matières premières surpasse “à un rythme alarmant la croissance de l’offre.

Un changement de paradigme” est très probablement en train d’avoir lieu, peut-être l’événement économique le plus important depuis la révolution industrielle, avance l’investisseur britannique, célèbre pour avoir anticipé la bulle internet et la bulle des subprimes.(...) Lire la suite


Partager cet article
Repost0
24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 09:23
RUE89 24-11-2010

 

 

Interrogée par Rue89, Corinne Lepage dénonce la campagne de dénigrement dont le professeur en biochimie moléculaire Gilles-Eric Séralini est victime selon elle. Le scientifique a attaqué en diffamation son confrère Marc Fellous pour avoir critiqué son manque de sérieux dans la réalisation de travaux sur les OGM Monsanto et l'avoir qualifié de "marchand de peur".

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 07:05

Vers-une-democratie-ecologique.jpgLes dégradations que nous infligeons à la planète menacent l’avenir et la survie de l’humanité. Or l’urgence de la situation ne débouche pas sur des décisions fermes et concrètes. Jusqu’à quand ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet attentisme s’explique d’abord par une inaptitude politique : la démocratie représentative n’est pas en mesure de répondre aux problèmes écologiques contemporains. Ce livre propose des solutions, tant institutionnelles que délibératives, pour relever le défi et refonder notre sens du bien commun. Sauvegarder la biosphère exige de repenser la démocratie elle-même.

Dominique Bourg est professeur à la faculté des géosciences et de l’environnement de l’Université de Lausanne. Il a notamment publié Parer aux risques de demain. Le principe de précaution (Seuil, 2001), Le Nouvel Âge de l’écologie (Descartes & Cie/ECLM, 2003) et Le Développement durable. Maintenant ou jamais (Gallimard, 2006). Sous sa direction ont été produits deux ouvrages : Crise écologique, crise des valeurs ? Défi pour l'anthropologie et la spiritualité (Labor et Fides, 2010) et Vers une société sobre et désirable (Presses Universitaires de France, 2010).

Kerry Whiteside est professeur de sciences politiques au Franklin and Marshall College, en Pennsylvanie. Il a notamment publié Divided Natures: French Contributions to Political Ecology (MIT Press, 2002) et Precautionary Politics: Principle and Practice in Confronting Environmental Risk (MIT Press, 2006).

Dominique Bourg, Kerry Whiteside, Vers une démocratie écologique. Le citoyen, le savant et le politique, Editions du Seuil, octobre 2010. ISBN 978.2.02.102298.8 Prix TTC 11,50 Euros.

On peut se lire ci-après un texte publié par ces mêmes auteurs sur le site de la Vie des Idées http://www.laviedesidees.fr/IMG/pdf/20090901_bourg.pdf paru le 1er septembre 2009.

M.E.

Partager cet article
Repost0

Partenariats

CAP21 Nord Pas-de-Calais participe aux collectifs  régionaux :

- Sortir du Nucléaire,

- Contre l'exploitation des gaz de couche.

  • A Lille au Collectif "Place aux piétons et pour la mobilité douce"  pour une piétonnisation de la Grand Place de Lille dans un contexte de mobilité incitant à l'utilisation de transports doux (marche, vélo,...).
  • A Lesquin au Collectif "Lesquin Objectif 0,6" dans le cadre d'un combat des habitants pour une meilleure protection vis à vis des ondes électromagnétiques.

 

Lecture recommandée

CAP21 NORD PAS DE CALAIS vous incite à lire ces revues de grande qualité :

Revue-Durable-CH-.gif

 

 

Alternatives Economiques