La première diffusion a été réalisée hier, ce 22 janvier 2012 à 20 h 35 sur France .
L'aluminium envahit discrètement le quotidien. Il est pourtant toxique. Agent levant dans les pains et les viennoiseries, conservateur dans les charcuteries et les plats préparés, antiagglomérant dans le sel ou pour les crèmes cosmétiques, colorant dans les confiseries, blanchisseur dans les dentifrices, anti-transpirant dans les déodorants. Le métal multiplierait par deux les risques d'Alzheimer et les chercheurs découvrent peu à peu qu'il provoque d'autres maladies graves. Il est fortement soupçonné de conduire au cancer du sein via les anti-transpirants. Il y a trois ans, l'Europe a tiré la sonnette d'alarme et conseille à chacun de ne pas absorber plus d'un milligramme d'aluminium par semaine. Mais comment éviter la surdose ?
Voici la vidéo remise en ligne par le site de l'ASEF
La molécule d'hydroxyde d'aluminium, telle que présente, par exemple, dans un anti-transpirant.
Celui qui a contribué à la réalisation de cette émission s'exprime sur le site de l'association Santé Environnement France (www.asef-asso.fr)
Dr Souvet, on parle beaucoup des dangers de l'aluminium notamment dans les déodorants. L'aluminium est-il vraiment dangereux?
L’homme est exposé à l’aluminium de façon naturelle (sols, air, ingestion d’aliments provenant de la terre, eau de source). Mais, l’aluminium, contrairement au fer, n’apporte rien à l’organisme. Notre corps fait d’ailleurs tout pour le chasser et l’élimine en grande partie par les reins. Depuis les années 70, il est de notoriété publique que l’aluminium est très toxique et qu’il entraîne des troubles neurologiques importants.
A quel stade peut-on parler d'intoxication?
La dose limite est difficile à déterminer. D’abord parce que l’on a du mal à mesurer clairement le taux d’aluminium accumulé dans l’organisme. Ni les analyses de sang, ni les analyses d’urines n’apportent des preuves précises de la présence du métal et on ne les pratique aujourd’hui que sur dialysés. Il faudrait sans doute creuser d’autres pistes, comme l’étude des cheveux par exemple. Deuxièmement, l’aluminium n’agit pas seul, il peut se combiner à d’autres substances présentes dans le corps et former un cocktail explosif. En présence d’acide citrique, par exemple, son absorption est renforcée. Aussi, tout le monde n’est pas égal devant l’aluminium. Les personnes ayant des problèmes de reins ou des intestins plus fragiles pompent plus facilement le métal. A l’inverse, on sait que la silice rend le métal moins absorbable et neutralise en partie son action.
Quels effets un taux important d'aluminium produisent-ils sur l'organisme?
L’aluminium est un neurotoxique avéré, ce qui signifie qu’il agit comme un véritable poison au niveau du système nerveux. Il déclenche toutes sortes d’encéphalopathies. Les malades ont du mal à se concentrer, deviennent confus, agités… Les troubles du comportement se multiplient sans raison apparente.
Lorsqu'on est contaminé, peut-on se détoxifier?
Malheureusement non. Lorsque l’aluminium a atteint le cerveau, il ne peut plus en partir. C’est pourquoi la meilleure solution aujourd’hui reste de se tenir à l’écart du métal.
Comment se trouve t-on exposé à l'aluminium?
Je conseillerai d’abord de refuser les vaccins avec adjuvants. Ceux-ci sont bourrés d’hydroxyde d’aluminium responsables de ce que les spécialistes appellent la myofasciite à macrophages. Pour faire simple, une intoxication à l’aluminium qui se traduit par une grande fatigue, des douleurs dans tout le corps et des troubles cognitifs. Lors de la dernière grande campagne de vaccination l’hiver dernier (contre le virus H1N1), on a prouvé qu’il était possible de fabriquer des vaccins sans adjuvant, pourquoi ne pas généraliser la pratique aujourd’hui à l’ensemble des vaccins ?
Ensuite, il faut éviter les pansements gastriques antiacides qui contiennent de l’aluminium en grande quantité. Trop souvent utilisés en automédication, ils favorisent l’absorption du métal.
Les citoyens doivent également faire pression auprès des distributeurs d'eau potable qui ajoutent des sels d’aluminium pour la rendre plus claire. Les consommateurs doivent les amener à changer de pratique en réclamant des analyses d’eau et en réclamant d’autres techniques de traitements. Paris utilise depuis 30 ans un traitement ferrique, le reste de l’Hexagone devrait pouvoir suivre.
Enfin, éviter les cosmétiques contenant des sels d’aluminium : déodorants, crèmes solaires, maquillage, etc. Ces dérivés de l’aluminium entrent même dans la composition de certains anti-transpirants à hauteur de 25%. certaines études les ont impliqués dans les cancers du sein. Toutefois le problème du cancer reste multifactoriel et complexe alors, aluminium ou pas, le meilleur geste reste de ne pas du tout utiliser d’anti-transpirants, dont la fonction première est d'empêcher un phénomène normal et nécessaire au bon fonctionnement de notre organisme : la régulation de la température corporelle par la transpiration.
Cardiologue dans les Bouches-du-Rhône, Pierre Souvet est le Président et le co-fondateur de l’ASEF. En 2008, il a été élu "Médecin de l’année" en raison de son combat sur les questions de santé environnementale.
On peut aussi lire l'ouvrage d'investigation "Quand l'aluminium nous empoisonne" de Virginie Belle aux editions Max Milo, 2010.