LA VOIX DU NORD
Quatre jours après avoir inauguré l'Agence ferroviaire européenne, le Valenciennois posait hier une première pierre. Celle du technopôle qui, dans les dix ans, réunira sur un même site, attenant à l'université, l'ensemble de la filière transports terrestres. Sur ce concentré de matière grise, le territoire mise une partie de son avenir.
Le plus compliqué, finalement, aura été de faire coïncider les calendriers. Avant le rendez-vous d'hier, perçu comme historique par l'ensemble des participants, il avait fallu repousser deux fois, au moins, l'assemblée constitutive de l'association Technopôle du Valenciennois. Entrés en conclave dans la matinée, les représentants des huit membres fondateurs que sont Valenciennes Métropole, l'Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, le pôle de compétitivité I-Trans, la ville de Valenciennes, la chambre de commerce et d'industrie, la Porte du Hainaut, la communauté de communes rurales de la Vallée de la Scarpe (CCRVS) et le SIPES (Syndicat intercommunal pour la promotion de l'enseignement supérieur), en sont ressortis tout sourire, après le déjeuner.
Avec une présidente à leur tête, Marie-Pierre Mairesse, désormais coiffée d'une double casquette, puisqu'elle préside aussi l'UVHC (1).
Cela tombait presque sous le sens, pour un projet qu'hébergera l'université sur une zone de trente hectares, où cohabiteront les entreprises labellisées I-Trans et les laboratoires de recherche. Selon le principe du cluster (terme anglo-saxon désignant un regroupement d'activités homogènes), c'est toute la filière des transports terrestres qui trouvera sa place, à terme, sur un même site.
Tout ce petit monde se retrouvera à la rentrée, les manches retroussées, avec dans l'idée de pousser l'avantage. En ces temps de concurrence effrénée, y compris entre les territoires, le Valenciennois n'a d'autre choix que de remporter « la course de vitesse » dans laquelle il est engagé, pour reprendre le mot de Georges Guillaume, président d'I-Trans. Les premiers bâtiments sortiront de terre dès la fin 2011.
Estampillé « développement durable » - un minimum vu les nouvelles attributions de la secrétaire d'État Valérie Létard -, le projet de technopôle, financé pour une large part via la mention « Campus innovant » (65 ME), n'en demeure pas moins unique en Europe. « Grand pari des dix ans qui viennent », selon Dominique Riquet, il est porteur de « l'énergie du futur » : en l'espèce, « notre capacité à innover ». •
1. - Le secrétariat de l'association sera confié au SIPES, la trésorerie à la CCRVS, les autres membres fondateurs héritant de vice-présidences.