LA VOIX DU NORD
Pour la première fois depuis l'émergence du projet Flamoval, l'usine agroalimentaire entre dans la contestation, cet après-midi. Pendant qu'un cortège de centaines de véhicules ralliera Arques, Jean-Pierre Decool, maire de Renescure, appelle à une opération « village mort ».
Que serait Renescure sans Bonduelle ? Jean-Pierre Decool cite une donnée, éloquente : « Environ la moitié des salariés ou des retraités de l'usine habitent ici. Tout un pan d'activités, comme le transport, s'est développé autour de Bonduelle. Avec l'incinérateur, les Renescurois sont les premiers en ligne de mire. » En guise de riposte, le conseil municipal enjoint riverains et commerçants à fermer leurs volets et à apposer des affiches de soutien cet après-midi, au passage du cortège hostile à Flamoval. Mais invite les manifestants au calme : « On peut attaquer les idées, pas les hommes. » Deux précautions valent mieux qu'une, dans un contexte délétère ayant conduit André Bonnier à quitter la présidence de Flandre-Morinie.
L'incinération apporte, en effet, son lot de problèmes sanitaires préoccupants : émission de dioxines et de furanes, particules fines, gaz à effet de serre et donc aussi incidence climatique certaine.
C'est une solution qui reste "de facilité" malgré les progrès réalisés dans les technologies de procédé des derniers incinérateurs installés. Et puis que fait-on en cas de dysfonctionnement ou déréglage ?
Elle incite à poursuivre comme avant : toujours plus de déchets, toujours plus de gaspillage des ressources limitées de la planète, car évidemment il faudra charger l'incinérateur pour qu'il soit rentable !
Cette spirale infernale satisfait les lobbys, mais révolte les partisans sincères du développement durable.