Début juillet deux rapports relatifs à l’affaire du Climategate, l’un de l’agence néerlandaise d’évaluation de l’environnement et l’autre mené par une commission scientifique indépendante à la demande de l’Université anglaise d’East Anglia ont été publiés (voir documents liés). Le premier estime que le Giec n’a pas commis d’erreurs « majeures » dans son rapport de 2007. Le deuxième minimise la polémique initiée en novembre 2009 par la publication de mails provenant des chercheurs de l’Université d’East Anglia (CRU) et qui tendaient à montrer que les chercheurs avaient manipulé et dissimulé des données pour accréditer la réalité du réchauffement climatique. Selon le rapport britannique dirigé par Sir Muir Russel, les chercheurs du CRU ont certes produit une courbe de variation « trompeuse » destinée à illustrer un rapport de l’organisation météorologique mondiale publiée en 1999 mais celle ne visait pas à « manipuler » les données. « Il n’y a aucune preuve que le comportement des chercheurs du CRU fragilise les conclusions du rapport du GIEC », conclut ainsi le rapport qui estime que la « rigueur et l’honnêteté » des scientifiques « ne peuvent être mises en doute ». Pour autant cela sera-t-il suffisant pour convaincre l’opinion, notamment dans les pays anglo-saxon où la polémique a été extrêmement violente? L’historienne des sciences, Naomi Oreskes et le coauteur du livre « Merchants of doubt »*, Eric Conway, nous expliquent pourquoi cela sera difficile.