03-03-2010
Alors que la Commission Européenne s’apprête aujourd’hui à annoncer l’autorisation de culture d’une pomme de terre génétiquement modifiée, Corinne Lepage, député européen, vice-présidente de la commission Environnement du Parlement, affirme sa détermination à dénoncer et à s’opposer à une véritable offensive pro-OGM de la part de José-Manuel Barroso et du nouveau Commissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs, John Dalli.
« Cette décision de reprendre les autorisations de dissémination d’OGM dans l’environnement, en évacuant le débat sur leurs risques, est inacceptable et constitue une véritable déclaration de guerre à l’égard des citoyens européens majoritairement opposés aux cultures OGM, de la part de M. Barroso » affirme Corinne Lepage.
« Si c’est cela le "changement" que M. Barroso avait promis au Parlement avant son investiture, cela augure mal de la politique environnementale et sociale de la nouvelle Commission. »
« M. Barroso veut ouvrir les vannes aux OGM au niveau européen et espère faire passer la pilule des risques mal évalués pour la santé en laissant les gouvernements décider de leur mise en culture ou non sur leur territoire national, afin de passer outre les blocages au sein du Conseil des Ministres. Cela ne change évidemment rien à la protection de la santé des consommateurs, au contraire, la volonté de M. Barroso est de réduire encore les études préalables qui restent secrètes » analyse Corinne Lepage.
« M.Barroso s’empresse de donner des gages aux pays exportateurs d’OGM alors qu’il n’a rien fait pour répondre aux exigences des Etats-membres, portées par la présidence française en 2008, d’améliorer l’évaluation des risques des OGM et de réformer le fonctionnement de l’EFSA, agence non exempte de conflits d’intérêts », dénonce Corinne Lepage. « Les OGM sont un enjeu de société qui ne peut pas être traité en dehors des procédures démocratiques, sous couvert de considérations techniques et commerciales » ajoute-t-elle.
Des procédures techniques dites de « comitologie » permettent en effet à la Commission d’autoriser des OGM en l’absence de majorité au sein du Conseil, et sans que le Parlement n’ait son mot à dire.
« Alors que nous devons redonner confiance à nos concitoyens dans les institutions européennes, le fait que les premières décisions de la nouvelle Commission soient d’autoriser les OGM pour satisfaire les lobbys qui les soutiennent est un détestable signal en direction de l’opinion publique européenne ».