Déjà candidate à la présidentielle de 2002, Corinne Lepage récidive. Elle annonce sa candidature pour faire entendre la voix d'une femme engagée, réformiste, écologiste et républicaine.
Vous aviez obtenu 1,88 % des voix en 2002. Pourquoi avez-vous décidé d'être à nouveau candidate ?
Corinne Lepage. Parce que les Français veulent du changement, et qu'ils auront du mal à le trouver dans les partis politiques traditionnels. Je voudrais incarner une voix de la société civile, la voix d'une femme engagée, la voix d'un réformisme écologique et républicain. L'heure des femmes est venue, car nous incarnons la modernité, le changement et le renouvellement des élites, dont notre pays a impérativement besoin.
Le discours politique sur l'environnement évolue-t-il ?
Le discours, un peu. Mais pas du tout les actes. Sur les sujets dont je parle depuis vingt ans (réchauffement climatique, affaires de santé publique), les événements m'ont, malheureusement, donné raison.
Quels seront vos thèmes de campagne ?
D'abord, il faut revoir toute l'économie au regard de ces nouvelles exigences de santé et d'environnement. Ensuite, il faut revoir nos institutions et notamment l'institution judiciaire. Enfin, je plaiderai pour une écologie réformiste et républicaine. Face aux intolérances, au racisme et à l'antisémitisme, il faut faire un effort colossal pour défendre les valeurs républicaines et la liberté d'expression, qui est menacée. Je me bats aussi pour une véritable démocratie délibérative et participative, et contre le communautarisme.
Vous prononcerez-vous entre les deux tours ? Oui, mais, aujourd'hui, je suis incapable de vous dire pour qui. Ça dépendra des réponses précises apportées par les deux candidats finalistes aux problèmes que je soulève.
A quoi cela sert-il d'être candidat à la présidentielle, quand on sait qu'on ne gagnera pas ?
Cela sert à permettre le débat, pour que celui-ci ne soit pas éternellement confisqué.
Propos recueillis par Béatrice Houchard
Le Parisien