Toute politique d’immigration doit permettre de trouver un juste équilibre entre asile, famille et travail et ne saurait se réduire à la seule immigration choisie pour répondre aux besoins du marché du travail comme le propose le projet de loi sur l’immigration et l’intégration présenté par le gouvernement.
Cette option ne peut donc être considérée que comme un outil transitoire et partiel permettant de recourir à de la main d’œuvre étrangère pour répondre à certaines difficultés sectorielles du marché du travail et lutter contre le travail au noir. Mais à la différence d’autres pays européens, la France ne connaîtra pas dans la décennie à venir de problème démographique qui justifierait un recours massif à l’immigration choisie. CAP 21, s’appuyant sur les recommandations du Conseil d’Analyse Stratégique, propose donc que celle-ci soit utilisée pour :
- Faciliter pour certaines catégories professionnelles, dans des zones géographiques ciblées, le recours à la main-d'oeuvre étrangère par les employeurs ne parvenant pas à pourvoir leurs postes de travail, ainsi que la venue de travailleurs saisonniers ;
- Organiser les mouvements de main-d’oeuvre à l’intérieur des entreprises transnationales, notamment dans le cadre de détachement ;
- Encourager la venue en France de personnels qualifiés, en facilitant en particulier l’accès des étudiants étrangers ayant achevé leur formation au marché du travail.
Par ailleurs, la France, terre des droits de l’Homme doit réaffirmer le droit d’asile et en faciliter l’accès par un traitement rapide et assoupli des dossiers, ce que le projet de loi ne fait pas. CAP 21 tient à ce que l’on accorde une attention particulière et spécifique à la protection de l’enfance et des minorités (LGBT, ethniques,…), avant de prendre des mesures d’expulsions de personnes en situation de clandestinité.
Sur le regroupement familial, CAP 21 considère qu’il n’est pas acceptable d‘en durcir les conditions et considère le projet comme une atteinte au droit des familles incompatible avec les valeurs de notre pays. Une politique d’immigration, ouverte et tolérante ne peut réussir qu’à la condition de faire preuve de la plus grande fermeté sur les conditions d’intégration. Cela suppose évidemment le strict respect des lois de la République (polygamie non autorisée, égalité homme/femme, laïcité…). CAP 21 est favorable à l’instauration d’une période obligatoire pour tous les migrants mettant en œuvre une formation civique et citoyenne, un apprentissage de la langue française, un accompagnement dans les démarches administratives et approuve à ce titre le contrat d’accueil et d’intégration proposé dans le projet de loi.
CAP 21 condamne par ailleurs les déclarations politiques qui tentent de faire des immigrés des boucs-émissaires de la précarité sociale ou de l’insécurité qui frappent nos concitoyens, un amalgame dangereux pour notre démocratie.