La Trame verte et bleue, ce grand projet qui lie écologie, urbanisme et agriculture dans la préservation de la biodiversité, entre dans une phase d'application. Avec comme objectif de souder une nature fragmentée et fragile.
Le Nord - Pas-de-Calais, terre de nature... ce n'est pas pour tout de suite. Car la réalité, c'est celle d'un territoire soumis aux pressions de l'urbanisation et de l'agriculture (70 % de la surface) et dont les sols et les rivières ne se sont pas encore remis d'un siècle et demi d'épopée industrielle. La région est toujours l'une des plus artificialisées de France (15 % du territoire). Le développement d'infrastructures de transport, l'étalement urbain ou l'évolution des pratiques agricoles sont autant d'éléments qui participent à l'érosion de la biodiversité.
« Des espèces disparaissent chaque année. Parmi les plus exposées, on trouve des papillons, des batraciens, des oiseaux de zones humides mais aussi des espèces autrefois courantes comme les moineaux qui sont de moins en moins nombreux », constate Jean-Louis Wattez, président de l'association Lestrem Nature qui travaile depuis plus de dix ans à l'instauration de « corridors biologiques ». Car le principal souci, c'est celui-là : la fragmentation des milieux en quelque 4 millions de morceaux, empêchant la circulation et la reproduction des espèces.