A l’occasion de l’inauguration du pôle de recherche Minatec à Grenoble, CAP 21, parti écologiste fondé par Corinne LEPAGE, s’inquiète de l’utilisation de plus en plus fréquente des nanomatériaux dans des produits de consommation courante (cosmétiques, produits ménagers, produits informatiques, verres autonettoyants, etc…) alors que les mécanismes d’évaluation et de contrôle des risques pour la santé et l’environnement ne sont pas mis en place de manière satisfaisante. Même s'il n'est pas question de tirer des conclusions hâtives, le sujet mérite d'être débattu alors que les premières alertes se font jour. C’est ainsi que l’Express annonçait le 18 mai dernier qu'un nettoyant ménager à base de nanoparticules avait été précipitamment retiré du marché en Allemagne après avoir déclenché des phénomènes de détresse respiratoire chez 97 consommateurs. De nombreuses études scientifiques convergent pour mettre en lumière la capacité des nanomatériaux à s’immiscer dans les tissus humains, à pénétrer les cellules sanguines en raison de leur taille infime, à provoquer des réactions inflammatoires et modifications physiologiques. Nous donnons nous les moyens d’identifier ces risques et de les prévenir ou reproduirons-nous le schéma « signaux précoces - leçons tardives » de l’amiante et la catastrophe sanitaire qui en résulte. CAP 21 a été le premier parti politique à faire des nanotechnologies le thème central de ses universités d’été en 2005 et à lancer le débat sur son site internet. Pour Eric Delhaye, porte-parole national du mouvement, la vraie question est celle des capacités de notre société à accueillir ces progrès et à définir les conditions dans lesquelles ils prennent place afin d’encadrer les risques. Malheureusement, trois obstacles majeurs semblent peser aujourd’hui sur ces capacités d’adaptation : l’insuffisance de l’intelligence politique et de la pensée stratégique, le monopole dramatique de la production du savoir (absence de contre-expertise), l’incapacité à partager la prise de décisions et les arbitrages dans des lieux de débat ouverts et trans-disciplinaires. CAP 21 demande à l’Etat d’engager un vaste débat public sur le développement des nanotechnologies, en particulier pour les aspects relatifs à l’évaluation des risques environnementaux, sanitaires, sociétaux et à l’organisation de la contre-expertise et de l’information du citoyen. Le débat sur les Nanotechnologies: http://pourunmondesolidaire.hautetfort.com |