Le paradoxe est éclairant. Le Nord - Pas-de-Calais, troisième région agroalimentaire de France, est aussi celle qui cultive le moins le bio. La faute en grande partie à notre tradition industrielle agricole de grandes cultures extensives. Actuellement, seulement 6 009 hectares de terres de notre région sont cultivées en bio ou en conversion, soit 0,7 % de la surface agricole utile. Contre une moyenne française de 2,5 %, sans doute 3 % en 2011.
C'est très peu pour un marché de l'agriculture bio globalement en augmentation de 19 % chaque année, et pour une région possédant un potentiel de 4 millions de consommateurs.
Les mentalités changent, poussées par une demande de plus en plus grande de consommateurs soucieux de manger des produits sains.
Les journées portes ouvertes qu'organise ce week-end A Pro Bio, le pôle de ressources, de promotion et de développement de la filière bio en région, en sont l'illustration. La filière bio a mis du temps à décoller en Nord - Pas-de-Calais. De 2000 à 2008, ils n'étaient qu'une petite centaine d'exploitants bio dans la région, pour une surface agricole ne dépassant pas les 4 000 hectares. En 2008, poussé par les pouvoirs publics, les associations et les consommateurs, le nombre de certification bio a grimpé en flèche. La Région, qui s'est déjà engagée dans un plan triennal de soutien du bio a accéléré le mouvement en consacrant, l'an passé, un million d'euros supplémentaires de son budget agricole à la filière bio.
Chaque année, 1,5 million de repas bio sont servis dans les cantines scolaires de la région.
En décembre 2010, un plan de développement de l'agriculture biologique a été signé entre le conseil régional et neuf opérateurs de la filière. L'objectif : atteindre les 10 000 hectares de surface agricole utile dédiée aux cultures biologiques d'ici à 2012. En 2010, le Nord - Pas-de-Calais recensait 323 transformateurs de produits bio, 116 distributeurs, 237 exploitations bio, représentant 6 000 hectares. C'est encore trop peu. La filière a grandement besoin de se structurer. En attendant, ce week-end, 36 sites vous ouvrent leurs portes (voir ci-contre). Il y fera très bio. •
PAR JEAN-MARC PETIT