Il y a 15 ans maintenant, Jacques Chirac emportait l’élection présidentielle grâce à une intuition que résumait non pas son indigeste premier slogan « manger des pommes » mais le second, ô combien plus politique, dénonçant la « fracture sociale ». Pour Christophe Guilluy, rien n’a vraiment changé en 15 ans. Au contraire, d’évitement en évitement, les cassures se sont approfondies, diffusées, multipliées, comme un cancer mal soigné se métastase. Avec « Fractures françaises », son dernier essai, dont on peut lire quelques extraits ci-dessous, le géographe dresse un constat alarmiste sur la situation des couches populaires après 20 ans de mondialisation à marche forcée. Cette fois-ci, ce sera sans cartes, mais avec en appui un sérieux paquet de statistiques. Lire la suite
NdlR Christophe Guilluy est géographe consultant, directeur du bureau d’études géographiques et urbaines MAPS. Spécialiste de la dynamique sociale des quartiers et de la politique de la ville, il a fréquemment participé à des études sur ce thème (Politique de la ville et Intercommunalité en Ile-de- France par exemple). Il a participé à la réalisation d’un observatoire du logement social à Nanterre. Il a réalisé pour le compte de la région Ile-de-France une étude sur les mobilités résidentielles induites par les opérations de renouvellement urbain. Par ailleurs, avec C. Noyé, il a mené une étude sur le thème de la gentrification pour le Ministère de l’équipement.
Il est l’auteur d’un Atlas des fractures françaises : les fractures françaises dans la recomposition sociale et territoriale, L’Harmattan, 2000 et de l'Atlas des nouvelles fractures françaises, Autrement, 2006. M.E.