C’est plus qu’un scénario, c’est un programme politique. D’ailleurs sa conclusion a tout d’un slogan de campagne : « Rendre possible ce qui est souhaitable. » Pourtant, l’association négaWatt se garde bien de tout positionnement partisan. Elle vient de livrer au débat public son « scénario négaWatt 2011 » : la trajectoire que la France devra suivre si elle souhaite réduire ses émissions de CO2, ne plus dépendre des énergies fossiles, se passer du nucléaire, tout en préservant son mode de vie actuel. C’est aussi « le seul vrai programme qui existe pour les trente prochaines années et qui permette une réindustrialisation de la France. Une machine à faire rêver à partir de choses concrètes », assène Marc Jedliczka, porte-parole de l’association. Et c’est le cas.
L’Association négaWatt s’est créée en 2001. Elle regroupe des praticiens de l’énergie, des ingénieurs, des urbanistes et des sociologues. Face aux enjeux du réchauffement climatique et de l’épuisement progressif des ressources pétrolières, elle publie un premier scénario de transition énergétique en 2003, puis un deuxième en 2006. Cinq ans plus tard, voici son nouveau cru, dans un contexte d’urgence grandissante. Le Grenelle de l’environnement a accouché d’une souris. Les émissions de CO2 continuent de s’accumuler dans l’atmosphère. La question de la sûreté du nucléaire se pose encore plus crûment. La facture énergétique pèse lourdement sur le budget de l’État et celui des ménages.
Quatorze mois de travail, et la mobilisation d’une vingtaine de chercheurs de l’association, ont été nécessaires pour boucler le document. Trois grands axes sont développés : la sobriété, ce que chacun, individuellement, peut faire pour réduire sa consommation ; l’efficacité, comment éviter la déperdition d’énergie ; et une fois ces besoins définis, la production nécessaire pour y répondre, qui s’appuie très largement sur les énergies renouvelables. Le résultat : un scénario modélisé heure par heure jusqu’en 2050 pour mesurer les besoins en énergie à partir de multiples contraintes et répondre à toutes les hypothèses (que se passerait-il aux heures de pointe de consommation, si, faute de vent, les éoliennes ne tournent plus ?). Les scénaristes ont aussi prévu l’accroissement démographique de la France : en 2050, ce sont 72 millions d’habitants qui devront se chauffer, s’éclairer et se déplacer. (...) Lire la suite
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