jeudi 12.04.2012, 05:01 - La Voix du Nord
Les tâches jaunâtres ont presque toutes été nettoyées. Mais on les distingue encore nettement ...
et les riverains du site PCUK, à Wattrelos, les ont bien vues. « C'est à cause de ça qu'ils ont fermé ? » Le principe de précaution a prévalu sur ce qui, avant d'être un espace rendu à la nature, était l'une des friches les plus polluées de la métropole.
Autre phénomène qui a interpellé l'ENLM, un filet d'eau d'une couleur anormale, repéré au pied de l'autre terril, qui est, comme le premier, complètement clos. « Nous avons décidé de fermer les espaces ouverts au public, où aucune trace n'a pourtant été observée, le temps que des analyses soient faites. »
PCUK fut pendant des dizaines d'années une nuisance pour l'environnement et la population. Quand, en 1983, l'activité chimique s'arrêta, la pollution n'avait pas pour autant fini d'empoisonner la vie des riverains. Il restait un terril de phosphogypse et, surtout, deux terrils de charrées de chrome. Après trois ans d'études, il fut décidé d'utiliser les quelque 130 000 m² de boues issues du dragage du canal de Roubaix pour confiner la pollution du terril de phosphogypse, la moins préoccupante. 24 hectares, sur les 48, ont été ouverts au public l'année dernière. Des plantations ont été faites, des mares réaménagées. La vie a repris son cours sur cette terre vierge. Mais la société Rhodia, toujours propriétaire des deux autres terrils, doit encore neutraliser les produits chimiques qu'ils renferment. Un procédé expérimental est mis en oeuvre les eaux qui ruissellent sont captées pour un traitement spécifique. La pollution n'atteint plus le canal de Roubaix.
Quelle peut être la cause de ces événements ? Récemment, des experts auraient constaté des « dérangements mineurs » dans les sites confinés. La fin d'hiver rude, avec des périodes de gel, en est-elle la raison ? Pierre Dhenin ne suppute pas : « On nous dit que les résultats d'analyse pourraient nous parvenir à la fin du mois. » D'ici là, les barrières resteront en place. À quelque chose malheur est bon, le directeur de l'ENLM se dit que cette période sans visiteurs sera favorable à la flore, et surtout à la faune, en pleine période de nidification.
Des oiseaux, pour certains rares, qui, dans cette ancienne friche confiée à la nature, ont trouvé un havre de paix accueillant. M. G.
Voir aussi l'article de Nord Eclair du même jour http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/04/12/l-espace-naturel-de-la-friche-pcuk-ferme.shtml
Commentaires de CAP21 : CAP21 Nord-Pas-de-Calais rappelle qu'il a toujours contesté la validité de cette opération dite de "requalification" d'une friche industrielle. Il s'agit au départ d'un confinement de la pollution grâce à des géotextiles et différentes couches de terre. On y a rajouté comme si cela ne suffisait pas des boues de dragage du canal de Roubaix elles-mêmes polluées avec des PCB, des hydrocarbures et métaux lourds. Les polluants chimiques sont donc toujours présents même si leur diffusion dans le sol et vers les nappes phréatiques est limitée. Mais ce confinement ne peut en aucun cas être présenté à la population comme une réelle dépollution. De surcroît l'efficacité du confinement est limitée dans le temps. www.cap21npdc.net/article-16258550.html